Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/134

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passa à la Martinique. Ce qui est sûr, c’est qu’il causa des ravages inexprimables dans toutes les plantations-de sucre où il se montra. Cette calamité, trop mollement combattue, duroit depuis onze ans, lorsque les colons assemblés arrêtèrent, le 9 mars 1775, une récompense de 666 000 liv. pour celui qui trouveroit un remède contre un fléau si destructeur.

Ce secret important avoit déjà été imaginé & mis en pratique par un officier nommé Desvouves, sur un des terreins le plus infestés de fourmis. Cet excellent cultivateur avoit obtenu d’abondantes récoltes, en multipliant les labours, les engrais & les sarclages ; en brûlant les pailles où cet insecte se réfugie ; en replantant les cannes à chaque récolte & en les disposant de manière à faciliter la circulation de l’air. Cet exemple a été enfin suivi par les colons riches. Les autres l’imiteront, selon leurs moyens, & on peut espérer, qu’avec le tems, il ne restera que le souvenir de ce grand désastre.

Cette calamité étoit dans sa plus grande force, lorsque l’ouragan de 1766, le plus furieux de ceux qui ont ravagé la Martinique,

vint