Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/145

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courant des bordées, qui doivent décider du ſort de tout vaiſſeau forcé d’éviter le combat. S’il a le déſavantage d’être dégréé, de n’être qu’un mauvais boulinier, d’eſſuyer quelque accident de la variation des rafales, des courans & des raz de marée ; il tombera dans les mains d’un aſſaillant qui ſaura louvoyer plus heureuſement. La fortereſſe même peut devenir le témoin inutile & honteux de la défaite d’une eſcadre ; comme elle l’a été cent fois de la priſe des navires marchands.

L’intérieur du port eſt détérioré, depuis que, pour oppoſer une digue aux Anglois dans la dernière guerre, on y a fait couler à fond les carcaſſes de pluſieurs navires. On a relevé ces bâtimens : mais il reſte beaucoup de dépenſes à faire, pour voir diſparoître les amas de ſable qui s’étoient élevés autour d’eux, & pour remettre les choſes dans l’état où elles étoient. Ces travaux ne ſouffriront ni délai, ni retardement ; puiſque le port, quoique d’une grandeur médiocre, eſt le ſeul où les vaiſſeaux de tous les rangs puiſſent hiverner ; le ſeul où ils trouveront des mâts, des voiles, des cordages, & une grande facilité à ſe procurer de l’eau excellente qui