Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/147

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le courage de défendre la colonie. On a pensé que des hommes qui, après avoir bravé les périls ſur un rempart, trouveroient un repos aſſuré dans ces ſouterreins, y oublieraient aisément leurs peines, & ſe préſenteroient avec une nouvelle vigueur aux aſſauts de l’ennemi. Cette idée eſt heureuſe & ſage. Elle appartient, ſi ce n’eſt pas à un gouvernement patriotique, du moins à quelque miniſtre éclairé par un eſprit d’humanité.

Mais la bravoure qu’elle doit exciter ne ſuffiſoit pas pour conſerver une place qui eſt dominée de tous les côtés. On a donc cru qu’il falloit chercher une poſition plus avantageuſe ; & on l’a trouvée dans le morne Garnier, plus haut de trente-cinq à quarante pieds que les points les plus élevés du Patate, du Tartanſon & du Cartouche, qui tous plongent ſur le fort Royal.

Sur cette élévation, a été conſtruite une citadelle composée de quatre baſtions. Ceux du front, le chemin couvert, les citernes, les magaſins à poudre, tous ces moyens de défenſe ſont prêts. Il ne reſte plus à conſtruire que les cazernes & quelques autres bâtimens civils. Alors, quand même les re-