Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/148

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doutes & les batteries établies pour réduire l’ennemi à aller faire ſa deſcente plus loin que l’ance à la caſe où il a pris terre à la dernière invaſion, n’opéreroient pas l’effet qu’on s’en eſt promis, la colonie oppoſeroit une réſiſtance d’environ trois mois. Quinze cens hommes défendront Garnier trente ou trente-ſix jours contre une armée de quinze mille hommes ; & douze cens hommes ſe ſoutiendront vingt ou vingt-cinq jours dans le fort Royal, qui ne peut être aſſailli qu’après la priſe de Garnier. Voilà ce qu’on peut attendre d’une dépenſe de 10 000 000 de liv.

Une dépenſe ſi conſidérable a paru déplacée à ceux qui étoient que c’eſt à la marine ſeule de protéger les colonies. Dans l’impuiſſance où l’on étoit, diſent-ils, d’élever en même tems des fortifications & de conſtruire des vaiſſeaux ; il falloit préférer les moyens de première néceſſité, à des reſſources qui ne ſont que du ſecond ordre. S’il eſt ſur-tout dans le caractère de l’impétuoſité Françoiſe d’attaquer plutôt que de ſe défendre, c’eſt à elle de détruire des fortereſſes & non d’en conſtruire ; ou plutôt il ne lui convient d’élever que de ces remparts aîlés &