Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/195

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l’abandonna au point que quelques années après, on ne voyoit pas un ſeul cotonnier ſur pied.

Juſqu’alors les travaux avoient été faits par les engagés, & par les plus pauvres des habitans. Des expéditions heureuſes ſur les terres des Eſpagnols, procurèrent quelques nègres. Leur nombre fut un peu groſſi par deux ou trois vaiſſeaux François, & beaucoup plus par les priſes qu’on fit ſur les Anglois durant la guerre de l688, par une deſcente à la Jamaïque, d’où l’on en enleva trois mille en 1694. C’étoient des inſtrumens ſans leſquels on ne pouvoit entreprendre la culture du ſucre : mais ils ne ſuffiſoient pas. Il falloit des richeſſes pour élever des bâtimens, pour ſe procurer des uſtenſiles. Le gain que firent quelques habitans avec les Flibuſtiers, dont les expéditions étoient toujours heureuſes, les mit en état d’employer les eſclaves. On ſe livra donc à la plantation de ces cannes, qui font paſſer l’or du Mexique aux mains des nations qui n’ont au lieu de mines que des terres fécondes.

XXXVI. Le miniſtère forme une compagnie pour la partie du Sud de S. Domingue.

Cependant la colonie qui, même en ſe dépeuplant d’Européens, avoit fait au milieu