Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/214

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à leur bienséance. Ils ſe ſoutiennent encore en laiſſant repoſer une partie de leur héritage, pendant que l’autre eſt miſe en valeur : mais cette reſſource n’eſt pas ce qu’elle ſeroit en Europe. C’eſt l’opinion des habitans eux-mêmes, qui dirigent leur induſtrie vers le ſucre, autant que leur fortune & leur crédit le leur permettent.

C’eſt ſur les hauteurs défrichées, épuisées de ce quartier, qu’il conviendroit de multiplier les troupeaux. Le gouvernement s’eſt mépris, lorſqu’il a concédé des montagnes, ſous la condition qu’on les couvriroit de bêtes à corne. Outre qu’il n’étoit pas raiſonnable d’employer en pâturages des terres vierges, qu’on pouvoit rendre plus productives pour l’état ; il étoit impoſſible d’eſpérer que des hommes entreprenans ſe feroient paſteurs, lorſqu’ils pouvoient tirer un meilleur parti de leur atelier, à quelque culture qu’ils l’employâſſent. On peut même aſſurer que les beſtiaux ſeront toujours infiniment rares à Saint-Domingue, même dans les lieux qui ne peuvent pas avoir une autre deſtination, tout le tems que le monopole des boucheries ſubſiſtera dans la colonie.

Les