Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/247

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pouvoit aux recherches du fiſc, pour ſe ſouſtraire à la rigueur des impoſitions.

Ces cultures, ces habitans ſont répartis ſur quarante-ſix paroiſſes. Il y en a dont la circonférence eſt de vingt lieues. Les limites d’un grand nombre ne ſont pas fixées. La plupart n’ont que des cabanes ou des ruines pour égliſe. Dans preſque aucune, le ſervice public ne ſe fait avec la décence convenable. Celles du Sud & de l’Oueſt ſont dirigées par des dominicains ; & celles du Nord, par des capucins qui ont ſuccédé aux jéſuites. Toutes ont un bourg ou une ville.

Les bourgs ſont formés par les boutiques de quelques marchands, par les ateliers de quelques artiſans, les uns & les autres conſtruits autour du preſbytère. Il s’y établit les jours de fête une eſpèce de marché où les eſclaves viennent troquer les fruits, les volailles, les autres petites denrées qui leur ſont propres, contre des meubles, des vêtemens, des parures qui, quoique de peu de valeur, leur procurent quelques commodités, & les diſtinguent de ceux de leurs ſemblables, qui n’ont pas les mêmes jouiſſances. On ne ſauroit aſſez s’indigner que la tyrannie les pourſuive