Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/254

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aventuriers fut d’attaquer les navires Eſpagnols & d’infeſter le golfe du Mexique de leurs brigandages, les poſſeſſions qu’ils occupèrent, ſur une côte tortueuſe, ſe trouvèrent enveloppées par Cuba, la Jamaïque, les Turques ; par la Tortue, les Caïques, la Gonave, les iſles Lucayes ; par une foule de bancs & de rochers, qui rendent la marche des bâtimens lente & incertaine ; par des mers reſſerrées, qui donnent néceſſairement un grand avantage à l’ennemi pour aborder, bloquer & croiſer.

La cour de Verſailles ne parviendra jamais à maintenir, pendant la guerre, des liaiſons ſuivies avec ſa colonie, que par le moyen de quelques vaiſſeaux de ligne au Sud & à l’Oueſt, & d’une bonne eſcadre au Nord. La nature y a créé, au fort Dauphin, un port vaſte, commode, sûr, & d’une défenſe aisée. De cette rade, ſituée au vent de tous les autres établiſſemens, il ſera facile d’en protéger les différens parages. Mais il faut réparer & augmenter les ouvrages de la place ; il y faut ſur-tout former un arſenal convenable de marine. Alors, aſſurés d’un aſyle & de tous les ſecours né-