Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/255

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ceſſaires, après un combat heureux ou malheureux, les amiraux François ne craindront plus de ſe meſurer avec les ennemis de leur patrie.

XLVII. La partie de S. Domingue occupée par les François peut être attaquée par les Eſpagnols qui en poſſèdent l’autre partie.

Les meſures qu’il conviendroit de prendre, pour prévenir les ravages qu’il ſeroit poſſible aux Eſpagnols de commettre dans l’intérieur de Saint-Domingue, méritent auſſi quelque attention.

La Caſtille, qui occupe encore les deux tiers de cette iſle, la poſſédoit toute entière, lorſqu’un peu avant le milieu du dernier ſiècle, quelques François hardis & entreprenans allèrent y chercher un refuge contre les loix ou contre la misère. On voulut les repouſſer ; &, quoique ſans autre appui que leur courage, ils ne craignirent pas de ſoutenir la guerre contre un peuple armé ſous une autorité régulière. Ils furent avoués de leur nation, lorſqu’on les crut aſſez forts pour ſe maintenir dans leurs uſurpations ; & on leur envoya un chef. Le brave homme, qui fut choiſi pour commander le premier à ces intrépides aventuriers, ſe pénétra de leur eſprit au point de propoſer à ſa cour la conquête de l’iſle