Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/262

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auroit rétabli la France dans la ſituation où elle étoit, lorſqu’elle donna un roi aux Eſpagnols. C’étoit le vœu de la juſtice ; c’étoit le vœu de la raiſon qui ne vouloit pas que des colons actifs & qui rendent utile la terre qu’ils fécondent, fuſſent immolés à un petit nombre de vagabonds, qui conſomment ſans reproduire. Cependant, par une politique dont les reſſorts nous ſont inconnus, la cour de Verſailles a renoncé à ce qu’elle avoit poſſédé anciennement, pour ſe réduire à ce qu’elle poſſédoit aux bords de la mer, à l’époque de la convention. Mais cette puiſſance a-t-elle du moins regagné dans l’intérieur des terres ce qu’elle ſacrifioit ſur la côte ? S’il faut le dire ; le moindre dédommagement ne lui a pas été accordé.

Avant le traité, la colonie Françoiſe formoit une eſpèce de croiſſant, dont la convexité produiſoit autour des montagnes un développement de deux cens cinquante lieues de côte, au Nord, à l’Oueſt, au Sud de l’iſle. C’eſt le même ordre de choſes, depuis que les limites ont été réglées. On reviendra un peu plutôt, un peu plus tard ſur cet arrangement, par une raiſon qui doit faire taire toutes les autres conſidérations.

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