Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/265

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poſtes que leur foibleſſe locale expoſe le plus à l’attaque, on riſque de les perdre toutes à la fois. De gros bataillons ne ſeroient qu’un fardeau pour de vaſtes côtes, qui préſentent trop de flanc ou trop de front à l’ennemi. On doit ſe borner à conſtruire, à entretenir des batteries qui protègent les rades, les navires marchands & le cabotage ; qui puiſſent éloigner des corſaires, ou même garantir des équipages d’un ou deux vaiſſeaux de guerre qui viendroient faire le dégât ou lever des contributions. Les troupes légères qui ſuffiſent pour ſoutenir ces batteries, abandonneront du terrein à proportion des marches de l’ennemi, & ſe contenteront de ne pas ſe retirer, ſans être menacées.

Ce n’eſt pas qu’on doive renoncer à toute eſpèce de défenſe. Chaque côte devrait avoir ſur ſes derrières un lieu d’aſyle toujours ouvert à la retraite, loin de la portée de l’ennemi, à l’abri de ſes inſultes, & capable de repouſſer ſes attaques. Ce devroit être une gorge, où l’on pût ſe retrancher & ſe défendre avec avantage. De ces retraites inexpugnables, on harcèlerait continuellement le conquérant qui, n’ayant