Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/266

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point de places fortes, ſeroit exposé à mille ſurpriſes, & réduit un peu plutôt, un peu plus tard à ſe rembarquer.

La côte du Nord, plus riche, plus peuplée & moins étendue que les deux autres, eſt ſuſceptible d’une guerre de campagne, & d’une défenſe ſuivie & régulière.

Le bord de la mer plus ou moins couvert de récifs y offre une terre marécageuſe dans beaucoup d’endroits, les mangliers, qui couvrent un ſol noyé, rendent les lagons plus impénétrables. Cette défenſe naturelle eſt devenue moins commune, par les coupes de pluſieurs taillis. Mais les embarcadaires, qui ne ſont ordinairement que des trouées, flanquées de ces bois inondés, n’exigent pour être fermées, qu’un front médiocre. Les magaſins & les autres bâtimens en pierre y ſont communs : ils fourniſſent des poſtes à créneler, & aſſurent quelques feux couverts.

Cette première ligne de la plage ſemble faire eſpérer qu’un rivage de dix-huit lieues, ſi bien défendu par la nature, pour peu qu’il fût ſecondé de la valeur Françoiſe, mettroit l’ennemi dans le riſque d’être battu, dès le moment de la deſcente. Si ſes projets