Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/267

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

étoient connus, ſi ſes diſpoſitions ſur mer indiquoient de loin le lieu de ſon débarquement, on pourroit s’y porter & le prévenir. Mais l’expérience aſſure un avantage infaillible aux eſcadres emboſſées.

Ce n’eſt point uniquement par ces nappes de feu, qui, partant des vaiſſeaux, couvrent l’abord des chaloupes ; c’eſt par l’impoſſibilité où l’on eſt d’occuper tous les points de la côte, qu’une eſcadre mouillée a la facilité de faire des deſcentes. Elle menace trop de lieux à la fois. Des troupes de terre rampent, pour ainſi dire, autour des ſinuoſités, dans le tems que les canots & les chaloupes volent par un chemin plus court. L’attaquant ſuit la corde, tandis que le défenſeur a l’arc à parcourir. Trompé & fatigué par divers mouvemens, celui-ci n’eſt pas moins inquiet de ceux qu’il voit faire en plein jour, que des manœuvres que la nuit lui dérobe.

Pour ſe mettre en état de réſiſter à une deſcente, il faut d’abord la croire exécutée. On emploie alors ſon courage & ſes forces, à profiter des lenteurs ou des fautes de l’ennemi. Des qu’on le voit ſur mer, il faut l’attendre à terre, comme s’il devoit y