Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/309

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cadence des habitations, par la ſuppreſſion des partages, qui leur coupent tous les reſſorts de la reproduction, on pourra les forcer à ſe libérer des dettes dont elles ſont obérées.

LIV. A-t-on pourvu ſagement au paiement des dettes contractées par les iſles Françoiſes ?

Une partie de ces dettes tire ſon origine des droits qu’une loi peu réfléchie donnoit aux différens cohéritiers. Cet état de détreſſe a augmenté, à meſure que les colonies devenoient plus riches. Parvenues au point d’avoir plus d’habitans que de plantations à faire, la population ſurabondante eſt reſtée dans l’oiſiveté, créancière des terres qu’elle n’occupoit pas, & dès-lors inutile, onéreuſe même à la culture.

Il eſt d’autres créances qui proviennent de la vente que les colons ſe ſont faite mutuellement de leurs habitations. Rarement va-t-on en Amérique, ſans le projet de revenir jouir en Europe des richeſſes qu’un travail opiniâtre ou des haſards heureux, donnent ordinairement. Ceux qui ne s’écartent point de leurs vues, vivent avec plus ou moins d’économie, & font paſſer dans leur patrie ce qu’ils ont pu épargner de leurs revenus. Auſſi-tôt qu’ils ont atteint le degré