Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/314

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D’autres spéculateurs, moins relâchés dans leurs principes, ont avancé qu’une législation éclairée annuleroit les dettes antérieures à une époque qu’il faudroit fixer. On n’examinera pas si cette pratique de quelques républiques anciennes a jamais pu être salutaire : mais nous affirmerons, sans crainte de nous égarer, qu’une pareille violation de la foi publique, si elle étoit commune, replongeroit l’Europe, devenue commerçante, dans la barbarie, dans l’inaction & dans la misère où elle étoit il y a trois ou quatre siècles. Heureusement, cette révolution destructive n’est pas à craindre. Le respect pour la propriété s’étend de jour en jour jusque chez les nations les moins éclairées. Avec le tems, il s’établira dans les isles Françoises, comme ailleurs, si le gouvernement réduit enfin les colons à donner quelque satisfaction à leurs créanciers. On ne s’accorde pas sur les voies les plus propres à amener cet acte de justice.

Les uns souhaiteroient des loix somptuaires qui, en bornant les dépenses de l’habitant, le mettroient en état de remplir ses engagemens. Comment a-t-il pu tomber dans