Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/329

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de main-d’œuvre & de tranſport ; que ces frais occupant & nourriſſant bien du monde, contribuent à ſoutenir la population, & à augmenter les forces d’un état. On eſt ſi aveuglé par le préjugé, qu’on ne voit pas, que s’il eſt avantageux que les denrées avant d’être conſommées faſſent des frais comme deux, il ſera plus avantageux qu’elles en faſſent comme quatre, comme huit, comme douze, comme trente, pour la plus grande proſpérité nationale. Dès-lors tous les peuples doivent rompre les chemins, combler les canaux, interdire la navigation des rivières, bannir même les animaux de la culture, & n’y employer que des hommes, afin d’ajouter un ſurcroît de frais aux frais qui déjà précèdent la conſommation. Voilà pourtant toutes les abſurdités qu’il faut dévorer, quand on s’engage dans le faux principe qui vient d’être combattu.

Mais les queſtions d’économie politique veulent être long-tems agitées, avant d’être éclaircjes. J’avancerai ſans crainte d’être contredit, que la géométrie tranſcendante n’a ni la profondeur, ni la ſubtilité de cette eſpèce d’arithmétique. Il n’y a rien de poſ-