Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/330

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ſible en mathématique, dont le génie de Newton ou de quelques-uns de ſes ſucceſſeurs n’ait pu ſe promettre de venir à bout. Je n’en dirai pas autant d’eux, dans les matières qui nous occupent. On croit, au premier coup-d’œil, n’avoir qu’une difficulté à réſoudre : mais bientôt cette difficulté en entraîne une autre, celle-ci une troiſième, & ainſi de ſuite juſqu’à l’infini ; & l’on s’aperçoit qu’il faut ou renoncer au travail, ou embraſſer à la fois le ſyſtême immenſe de l’ordre ſocial, ſous peine de n’obtenir qu’un réſultat incomplet & défectueux. Les données & le calcul varient ſelon la nature du local, ſes productions, ſon numéraire, ſes reſſources, ſes liaiſons, ſes loix, ſes uſages, ſon goût, ſon commerce & ſes mœurs. Quel eſt l’homme aſſez inſtruit pour ſaiſir tous ces élémens ? Quel eſt l’eſprit aſſez juſte pour ne les apprécier que ce qu’ils valent ? Toutes les connoiſſances des différentes branches de la ſociété ne ſont que les branches de l’arbre qui conſtitue la ſcience de l’homme public. Il eſt eccléſiaſtique ; il eſt militaire ; il eſt magiſtrat ; il eſt financier ; il eſt commerçant ; il eſt agriculteur. Il a pesé les avantages &