Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/341

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ce qui peut élever ſes établiſſemens du Nouveau-Monde au degré de proſpérité, au degré de bonheur dont ils ſont ſuſceptibles.

LVII. Changemens qu’il conviendroit de faire dans l’adminiſtration des iſles Françoiſes.

On ne trouvera que peu de changemens à faire dans ce qui concerne le culte public. Il a été ſubordonné, autant qu’il étoit poſſible, à l’autorité civile. Ses miniſtres ſont des moines, dont l’extérieur composé, l’habillement bizarre, font plus d’impreſſion ſur des nègres bornés & ſuperſtitieux, qu’on ne pourroit l’attendre de la ſublime morale de la religion. L’attrait de la nouveauté, ſi puiſſant en France, avoit inſpiré, il n’y a que peu d’années, le projet de ſubſtituer à ces paſteurs commodes des évêques & un clergé nombreux. En vain tous les eſprits s’étoient réunis, pour repouſſer un corps redoutable par ſon ambition, par ſon avarice & ſes prétentions. Sans la chute du miniſtre inquiet & mal habile qui avoit formé ce plan deſtructeur, les iſles Françoiſes alloient être tourmentées par une calamité plus fâcheuſe encore, que celle qu’elles éprouvent depuis ſi long-tems du côté de la juſtice.

Un haſard, heureux ou malheureux, fonda ces grands établiſſemens, un peu avant le