Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/347

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entretenues, ſous l’inſpection du gouvernement lui-même. Débarraſſées de cette foule d’officiers, qui, ſous le nom d’états-majors, les épuiſent ; de ces légions de traitans avides qui les preſſurent ſans fin & ſans meſure, les colonies s’occuperont de leur amélioration. Il s’ouvrira des voies commodes de tous les côtés. Les marais ſeront deſſéchés. On creuſera un lit aux torrens ; celui des rivières ſera redreſſé ; & l’on conſtruira des ponts qui aſſureront les communications. Les jeunes créoles recevront ſur leur propre ſol une inſtruction convenable, qu’ils ne trouvoient pas même en paſſant les mers. Enfin, il y aura un corps autorisé à pourſuivre juſqu’au pied du trône cette rage deſpotique qui ſaiſit le plus ſouvent les hommes vains ou corrompus, choiſis par l’intrigue ou par l’ignorance pour conduire ces régions lointaines.

Rien ne paroît plus conforme aux vues d’une politique judicieuſe, que d’accorder à ces inſulaires le droit de ſe gouverner eux-mêmes, mais d’une manière ſubordonnée à l’impulſion de la métropole, à-peu-près comme une chaloupe obéit à toutes les directions du vaiſſeau qui la remorque. Peut-être dira-t-on