Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/37

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des meſures certaines pour diminuer le prix de celles qu’on leur laiſſoit. Le privilège de les enlever fut concentré dans un petit nombre de ports. C’étoit un attentat manifeſte contre les rades du royaume, qu’on empêchoit de jouir d’un droit qu’elles avoient eſſentiellement : mais c’étoit un grand malheur pour les colonies, qui, par cet arrangement, voyoient diminuer ſur leurs côtes le nombre des vendeurs & des acheteurs.

À ce déſavantage s’en joignit bientôt un autre. Le miniſtère avoit cherché à exclure les vaiſſeaux étrangers de ſes poſſeſſions éloignées, & il y avoit réuſſi, parce qu’il l’avoit voulu véritablement. Ces navigateurs obtinrent de l’avarice, ce que l’autorité leur refuſoit. Ils achetèrent aux négocians François des paſſe-ports pour aller aux colonies ; & ils rapportoient directement dans leur patrie les chargemens qu’ils avoient pris. Cette infidélité pouvoit être punie & réprimée de cent manières. On s’arrêta à la plus funeſte. Tous les bâtimens ſe virent obligés, non ſeulement de faire leur retour dans la métropole, mais encore dans les ports même d’où ils étoient partis. Une pareille gêne occaſion-