Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/383

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toujours convulſive. Tout annonce de la sédition, des meurtres. Tout fait trembler pour une diſſolution générale ; & ſi le peuple n’eſt pas deſtiné au dernier malheur, c’eſt dans le ſang que ſa félicité renaît.

L’Angleterre l’éprouva dans les premiers tems de l’adminiſtration de Charles I, moins pédant, mais auſſi avide d’autorité que ſon père. La diviſion commencée entre le roi & le parlement, s’empara de toute la nation. La haute nobleſſe, celle du ſecond ordre, qui étoit la plus riche, craignant de ſe voir confondue avec le vulgaire, embraſſa le parti du monarque, dont elle recevoit ce luſtre emprunté, qu’elle lui rend toujours, par une ſervitude volontaire & vénale. Comme ils poſſédoient encore la plupart des grandes terres, ils attachèrent à leur cauſe preſque tous les peuples des campagnes, qui naturellement aiment le prince, parce qu’ils ſentent qu’il doit les aimer. Londres & les villes conſidérables, à qui le gouvernement municipal donne un eſprit républicain, ſe déclarèrent pour le parlement, entraînant avec elles les commerçans, qui, ne s’eſtimant pas moins que ceux de la Hollande, aſpiroient à la liberté de cette démocratie.