Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/390

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tropolitaine. L’empire entier tomberoit dans la confuſion.

Les ſources de la félicité publique n’ont pas été juſqu’ici corrompues par ce mauvais eſprit. Les établiſſemens formés dans les Indes Occidentales, ont toujours tenu à leur patrie par les liens du ſang, par les nœuds du beſoin. Leurs cultivateurs ont eu ſans ceſſe les yeux attachés ſur une mère qui velloit à leur sûreté, qui s’occupoit de leur amélioration. Semblable à l’aigle qui ne perd jamais de vue le nid de ſes aiglons, Londres voit du ſommet de ſa tour, ſes colonies croître & proſpérer ſous ſes regards attentifs. Ses innombrables vaiſſeaux couvrant de leurs voiles orgueilleuſes un eſpace de deux mille lieues, lui forment comme un pont ſur l’océan, pour communiquer ſans relâche d’un monde à l’autre. Avec de bonnes loix qui maintiennent ce qu’elles ont établi, elle n’a pas beſoin pour garder ſes poſſeſſions éloignées de troupes réglées qui ſont toujours un fardeau peſant & ruineux. Deux corps très-foibles, fixés à Antigoa & à la Jamaïque, ſuffiſent à une nation qui penſe avec raiſon que des forces navales bien entretenues,

continuellement