Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/391

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continuellement exercées, toujours dirigées vers l’utilité publique, ſont les vraies fortifications de ces utiles établiſſemens.

Par ces ſoins bienfaiſans, qu’une politique éclairée puiſa dans l’humanité même, les iſles Angloiſes furent bientôt heureuſes, mais peu riches. Leur culture ſe bornoit au tabac, au coton, au gingembre, à l’indigo. Quelques colons entreprenans allèrent chercher au Bréſil des cannes à ſucre. Elles multiplièrent prodigieuſement, mais ſans beaucoup d’utilité. On ignoroit l’art de mettre à profit cette précieuſe plante ; & on n’en tiroit qu’un foible & mauvais produit, que l’Europe rejettoit ou n’acceptoit qu’au plus vil prix. Une ſuite de voyages à Fernambuc apprit à cultiver le tréſor qu’on y avoit enlevé ; & les Portugais qui juſqu’alors avoient ſeuls fourni le ſucre, eurent en 1650, dans un allié dont l’induſtrie leur ſembloit précaire, un rival qui devoit s’approprier un jour leurs richeſſes.

V. Moyen employé par la métropole, pour s’aſſurer toutes les productions de ſes iſles.

Cependant la métropole n’avoit qu’une part très-bornée aux proſpérités de ſes colonies. Elles répandoient elles-mêmes directement leurs denrées par-tout où elles en eſpéroient un meilleur débit ; & les navigateurs