Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/493

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puſſent donner leur voix dans l’aſſemblée coloniale. Cette innovation éprouva la réſiſtance la plus opiniâtre : mais enfin le parlement qui avoit perdu quelque choſe de ſes préjugés, ſe déclara pour l’adminiſtration ; & les catholiques furent autorisés à s’occuper de l’intérêt commun comme les autres.

La prédilection que George III avoit montrée pour les François devenus ſes ſujets, lui fit penſer que ſes volontés ne trouveroient aucune oppoſition dans un établiſſement où ils formoient encore le plus grand nombre. Dans cette confiance, il ordonna qu’on y perçût, à la ſortie des productions, les quatre & demi pour cent que toutes les iſles Britanniques, excepté la Jamaïque, avoient très-anciennement accordés dans un accès de zèle.

On lui conteſta ce pouvoir. La cauſe fut plaidée ſolennellement, & la déciſion ne fut pas favorable au monarque.

Cette victoire enfla le cœur des colons. Pour accélérer les cultures, ils avoient fait de gros emprunts aux capitaliſes de la métropole. Ces dettes qui s’élevoient à cinquante millions de livres, ne furent pas acquittées à leur échéance. Les prêteurs s’armèrent du