Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/496

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en tout 12 690 000 liv. ; mais dans ce revenu eſt compris celui que donnent les Grenadins.

Ce ſont une douzaine de petites iſles depuis trois juſqu’à huit lieues de circonférence. On n’y voit point couler de rivière, & le climat en eſt cependant très-ſain. La terre ſeulement couverte de halliers clairs, n’a pas été défendue des rayons du ſoleil pendant des ſiècles ; & l’on peut la travailler ſans qu’elle exhale dans aucun tems ces vapeurs mortelles qui attaquent ailleurs généralement les jours des cultivateurs.

Cariacou, la ſeule de ces iſles que les François euſſent occupée, fut d’abord fréquentée par des pécheurs de tortue qui, dans les intervalles de loiſir que leur laiſſoit cette occupation, eſſayèrent quelques cultures. Leur petit nombre fut bientôt augmenté par pluſieurs habitans de la Guadeloupe que des inſectes mal-faiſans avoient chaſſés de leurs plantations. Ces bonnes gens aidés de huit ou neuf cens eſclaves, s’occupèrent aſſez utilement du coton. Cet arbuſte fut porté par les Anglois dans les autres Grenadins, & ils formèrent même une ſucrerie à Bequia, & deux à Cariacou.