Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/521

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trente-huit Caraïbes, répandus dans trente-deux carbets. Trois cens quarante-neuf François y occupoient une partie de la côte que les ſauvages leur avoient abandonnée. Ces Européens n’avoient pour inſtrumens, ou plutôt pour compagnons de leur culture, que vingt-trois mulâtres libres, & trois cens trente-huit eſclaves. Tous étoient occupés à élever des volailles, à produire des denrées comeſtibles pour la conſommation de la Martinique, & à ſoigner ſoixante-douze mille deux cens pieds de coton. Le café vint augmenter la maſſe de ces foibles productions. Enfin l’iſle comptoit ſix cens blancs & deux mille noirs à la paix de 1763, qui en fit une poſſeſſion Angloiſe.

Dès la fin du dernier ſiècle, la Grande-Bretagne, qui marchoit à l’empire des mers, en acculant la France d’aſpirer à la monarchie du continent, avoit montré pour la Dominique la même ardeur qu’elle témoigna dans les dernières négociations, où la victoire lui donnoit le droit de tout choiſir. Sur cette iſle ſe ſont ſucceſſivement établies neuf paroiſſes, où, au premier janvier 1778, on comptoit quinze cens ſoixante-quatorze