Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/523

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quatre mille deux cens quatre-vingt-ſeize par des prairies ou ſavanes ; trois mille ſix cens cinquante-cinq étoient réſervés pour la couronne ; & trois mille quatre cens trente-quatre entièrement ſtériles.

C’étoit tout ce que quinze ans de travaux avoient pu opérer ſur un ſol extrêmement montueux & très-peu fertile.

XL. Diſcorde entre les Anglois de la Dominique & les François des iſles voiſines.

Cet établiſſement eſſuya, dès ſes premiers pas, une infidélité des plus criminelles. Pluſieurs de ſes cultivateurs avoient obtenu du commerce des avances très-conſidérables. Pour ne pas payer leurs dettes, ils ſe réfugièrent avec leurs eſclaves dans les iſles Françoiſes, où une protection marquée leur fut accordée. Inutilement, on les réclama ; inutilement on demanda qu’ils fuſſent tenus de ſatiſfaire à leurs créances : les ſollicitations furent inutiles. Alors le corps légiſlatif fit une loi qui aſſuroit à tous les émigrans François l’avantage de jouir avec sécurité de toutes les richeſſes qu’ils porteroient à la Dominique.

Examinons, ſans partialité, la conduite des deux nations, & nous la trouverons mauvaiſe de part & d’autre.

François ! répondez-moi. Ces transfuges