Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/84

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les conſeils qu’il s’opiniâtre d’adreſſer aux nations & à ceux qui les gouvernent, & qu’il répondît avec ſincérité, il diroit qu’il ſatiſfait un penchant invincible à dire la vérité, au haſard d’exciter l’indignation, & même de boire dans la coupe de Socrate.

Avant de prendre ſur la Guyane une réſolution finale, il conviendra de fixer les bornes encore incertaines de cette colonie. Au Nord, les Hollandois voudroient bien étendre les frontières de Surinam juſqu’aux bords du Sinamary : mais le poſte militaire que la cour de Verſailles a fait établir depuis longtems ſur la rive droite du Maroni, paroit avoir anéanti ſans retour cette prétention ancienne. Du côté du Midi, les difficultés ſont moins applanies. L’Amazone fut autrefois inconteſtablement la borne des poſſeſſions Françoiſes, puiſque, par une convention du 4 Mars 1700, les Portugais s’obligèrent à démolir les forts qu’ils avoient élevés ſur la rive gauche de cette rivière. À la paix d’Utrecht, la France qui recevoit la loi, fut forcée de céder la navigation de ce fleuve avec les terres qui s’étendent juſqu’à la rivière de Vincent Pinçon, ou de l’Oyapock. Lorſque