Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/85

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

le tems fut venu d’exécuter le traité, il ſe trouva que ces deux noms employés comme ſynonymes, déſignoient dans le pays, ainſi que ſur les anciennes cartes, deux rivières éloignées l’une de l’autre de trente lieues. Chacune des deux cours voulut tourner cette erreur à ſon avantage celle de Liſbonne s’étendre juſqu’à l’Oyapock, & celle de Verſailles juſqu’à Vincent Pinçon. On ne put convenir de rien ; & les terres conteſtées ſont reſtées déſertes depuis cette époque aſſez reculée.

On n’aura pas la préſomption de s’ériger en juge de ce grand procès. L’unique obſervation qu’on ſe permettra de faire, c’eſt que le but de la ceſſion exigée par le Portugal, a été de lui aſſurer la navigation excluſive de l’Amazone. Or les ſujets de cette couronne jouiront paiſiblement de cet avantage, en éloignant les limites des poſſeſſions Françoiſes de vingt lieues ſeulement & juſqu’à la rivière de Vincent Pinçon, ſans qu’il ſoit néceſſaire de les reculer de cinquante juſqu’à l’Oyapock.

XII. Etat actuel de la Guyane Françoiſe.

Tout eſt à faire dans la Guyane. On ne compte à Cayenne même que trente plantations preſque toutes misérables. Le continent