Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/109

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danger, & des deux côtés on courut aux armes.

Les François portèrent d’abord la terreur chez les Iroquois voiſins des grands lacs : mais Denonville n’avoit ni l’activité, ni la célérité propres à faire valoir ce premier ſuccès. Tandis qu’il réfléchiſſoit au lieu d’agir, la campagne ſe trouva finie ſans aucun avantage permanent. L’audace en redoubla parmi les peuplades Iroquoiſes, qui n’étoient pas éloignées des établiſſemens François. Elles y firent à pluſieurs repriſes les plus horribles dégâts. Les colons voyant leurs travaux ruinés par ces dévaſtations, qui leur ôtoient juſqu’à la reſſource d’y remédier, ne ſoupirèrent que pour la paix. Le caractère de Denonville ſecondoit ces déſirs : mais il étoit difficile d’amener à une conciliation, un ennemi que l’injure devoit rendre implacable. Lambreville qui conſervoit encore ſon premier aſcendant ſur des eſprits effarouchés, fit des ouvertures de paix : elles furent écoutées.

Pendant qu’on négocioit, un Machiavel né dans les forets ; le Rat, qui étoit le ſauvage le plus brave, le plus ferme, le plus