Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/110

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éclairé qu’on ait jamais trouvé dans l’Amérique Septentrionale, arriva au fort de Frontenac, avec une troupe choiſie de Hurons, bien déterminé à faire des actions dignes de la réputation qu’il avoit acquiſe. On lui dit qu’un traité étoit entamé ; que des députés Iroquois étoient en chemin pour le conclure à Montréal ; qu’ainſi ce ſeroit déſobliger le gouverneur François, que de continuer les hoſtilités contre une nation avec qui l’on étoit en voie d’accommodement.

Le Rat, vivement offensé de ce que les François diſpoſoient ainſi de la guerre & de la paix, ſans conſulter leurs alliés, réſolut de punir cet orgueil outrageant. Il dreſſa une embuſcade aux députés ; les uns furent tués, les autres priſonniers. Quand ceux-ci lui dirent le ſujet de leur voyage, il en parut d’autant plus étonné, que Denonville, leur répondit-il, l’avoit envoyé pour les ſurprendre. Pouſſant la feinte juſqu’au bout, il les relâcha tous ſur l’heure, à l’exception d’un ſeul qu’il garda, diſoit-il pour remplacer un de ſes Hurons tué dans l’attaque. Enſuite il ſe rendit avec la plus grande diligence à Michillimakinac, où il fit préſent de ſon pri-