Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/182

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il conſtruit à ſon embouchure un petit fort qui ne ſubſiſte que quatre ou cinq ans. Cependant il va établir ailleurs ſa colonie.

IV. Les François s’établirent dans le pays arrosé par le Miſſiſſipi, & l’appellent Louyſiane

Entre le fleuve & Penſacole que les Eſpagnols venoient d’élever dans la Floride, eſt une côte d’environ quarante lieues d’étendue, où aucun bâtiment ne peut aborder. Le ſol en eſt ſablonneux & le climat brûlant. On n’y voit que quelques cèdres, quelques pins épars. Dans ce grand eſpace eſt un canton nommé Biloxi. Cette poſition, la plus triſte, la plus ſtérile de ces contrées eſt celle qu’on choiſit pour fixer le petit nombre d’hommes qu’Iberville avoit amenés ſous l’appât des plus grandes eſpérances.

Deux ans après arrive une nouvelle peuplade. On retire la première des ſables arides où elle avoit été jetée, & toutes deux ſont réunies ſur les bords de la Maubile. Cette rivière n’eſt navigable que pour des pirogues ; les terres qu’elle arroſe ne ſont pas fertiles. C’étoient des motifs ſuffiſans pour abandonner l’idée d’un pareil établiſſement. Il n’en fut pas ainſi. On décida que ces déſavantages ſeroient compenfés par la facilité des communications avec les ſauvages voi-