Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/203

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les naturels du pays. Quoique plus nombreux alors que de nos jours, ils n’étoient pas fort redoutables.

VII. Caractère général des ſauvages de la Louyſiane, & celui des Natchez en particulier.

Ces ſauvages ſe trouvoient divisés en pluſieurs nations, toutes très-foibles, toutes ennemies, quoique séparées par des déſerts immenſes. Quelques-unes avoient une demeure fixe. Des feuillages entrelacés, étendus ſur des pieux, formoient leurs habitations. Des peaux de bêtes fauves couvroient les tribus qui n’alloient pas tout-à-fait nues. La chaſſe, la pêche, le mais, quelques fruits fourniſſoient à leur nourriture. On leur trouvoit les mêmes habitudes qu’aux peuples du Canada : mais avec moins de force & de courage, moins d’énergie & d’intelligence, moins de caractère.

Entre ces nations, la plus remarquable étoit celle des Natchez. Elle obéiſſoit à un homme qui s’appelloit grand soleil, parce qu’il portoit ſur ſa poitrine l’image de cet aſtre brillant, dont il prétendoit deſcendre. La police, la guerre, la religion : tout dépendoit de lui. Peut-être le globe entier n’eût-il pas offert un ſouverain plus abſolu. Sa compagne jouiſſoit de la même autorité,