Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/274

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geoit à lui payer un douzième pour les lods & ventes, & reſtoit ſoumis au droit de retrait.

Il s’eſt trouvé des écrivains qui ont applaudi avec enthouſiaſme à un ſyſtême qui leur paroiſſoit propre à aſſurer l’ordre & la ſubordination ; mais n’étoit-ce pas introduire en Amérique l’image du gouvernement féodal qui fut ſi long-tems la ruine de l’Europe ? mais n’étoit-ce pas faire ſubſiſter un grand nombre de gens oiſifs aux dépens de la ſeule claſſe de citoyens dont il falloit peupler un état naiſſant ? Ces colons utiles virent encore augmenter le fardeau d’une nobleſſe rentière par la ſurcharge des exactions du clergé. Ce corps avide obtint en 1663 du miniſtère, qu’il lui ſeroit donné le treizième de tout ce que la terre produiroit par le travail des hommes, de tout ce que la terre produiroit d’elle-même. Cette vexation intolérable dans un pays mal établi, duroit depuis quatre ans, lorſque le conſeil ſupérieur de Québec prit ſur lui en 1667 de réduire les dîmes au vingt-ſixième, & un édit de 1769 confirma cette diſpoſition, encore trop favorable aux prêtres.

Tant d’entraves jetées d’avance ſur

l’agriculture,