Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/275

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l’agriculture, mirent la colonie dans l’impuiſſance de payer ce qu’il lui falloit tirer de la métropole. Le miniſtère de France en fut enfin ſi convaincu, qu’après s’être toujours obſtinément refusé à l’établiſſement des manufactures en Amérique, il crut, en 1706, devoir même les y encourager. Mais les incitations tardives ne produiſirent que de foibles efforts. Peu de toiles communes, & quelques mauvaiſes étoffes de laine, épuisèrent toute l’induſtrie des colons.

Les pêcheries ne les tentoient guère plus que les manufactures. La ſeule qui fût un objet d’expoitation, étoit celle du loup-marin. Cet animal a été rangé parmi les poiſſons, quoiqu’il ne ſoit pas muet, & que né conſtamment à terre, il y vive plus communément que dans l’eau. Sa tête approche un peu de celle du dogue. Il a quatre pattes fort courtes, ſur-tout celles de derrière, qui lui fervent plutôt à ramper qu’à marcher. Auſſi ſont-elles en forme de nageoire, tandis que celles de devant ont des ongles. Il a la peau dure, & couverte d’un poil ras. Il naît blanc, mais il devient roux ou noir en croiſſant. Quelquefois il réunit les trois couleurs.