Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/297

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par ſa ſingularité, qu’on l’expoſe avec quelque détail. C’étoit à Boſton qu’avoit été formé le plan de cette première invaſion, & la Nouvelle-Angleterre avoit fait les dépenſes de l’exécution. Un négociant, c’étoit Pepperel, qui avoit allumé, nourri & dirigé l’enthouſiaſme de la colonie, fut chargé de commander l’armée de ſix mille hommes, qu’on avoit levée pour cette expédition.

Quoique ces forces convoyées par une eſcadre de neuf vaiſſeaux de guerre, portâſſent elles-mêmes à l’Iſte-Royale le premier avis du danger qui la menaçoit ; quoique l’avantage d’une ſurpriſe eût aſſuré leur débarquement ſans oppoſition ; quoiqu’elles n’euſſent à combattre que ſix cens hommes de troupes réglées, & huit cens habitans qui s’étoient armés à la hâte, on pouvoit douter du ſuccès de l’entrepriſe. Quels exploits, en effet, devoit-on attendre d’une milice aſſemblée avec précipitation, qui n’avoit point vu de ſiège ; qui même n’avoit jamais fait la guerre ; qui n’étoit enfin dirigée que par des officiers de marine ? L’inexpérience de ces troupes avoit beſoin