Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/311

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porter des ſecours, & intercepter les forces de ſes ennemis.

Quoique l’expérience eût démenti cette vaine prétention, le miniſtère ne chercha pas même à en diminuer les fâcheux effets par le choix de ſes généraux. Preſque tous ceux qu’il chargea de remplir ſes vues, manquèrent également d’intelligence, de vigueur & d’activité.

Les armées n’étoient pas propres à réparer les fautes des chefs. Les troupes avoient bien cette fierté de caractère, ce courage invincible que le gouvernement, encore plus que le climat, donne aux ſoldats Anglois : mais ces qualités nationales étoient contrebalancées ou épuisées par des fatigues exceſſives, que rien ne ſoulageoit, dans un pays dépourvu de toutes les commodités de l’Europe. Quant aux milices des colonies, elles étoient composées de cultivateurs paiſibles, qui n’étoient point aguerris au carnage par l’habitude de la chaſſe, & par la vivacité militaire de la plupart des colons François.

À ces inconvéniens, pris dans la nature des choſes, il s’en joignit qui provenoient uniquement de la faute des hommes. Les