Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/336

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C’eſt qu’elle étoit dès-lors fondée ſur de grandes richeſſes. Auſſi-tôt qu’on eût prêché que la religion qui vivoit de ſacrifices, exigeoit avant tous, celui de la fortune & des biens de la terre, la nobleſſe, qui avoit concentré dans ſes mains toutes les propriétés, employa les bras de ſes eſclaves à édifier des temples, & ſes terres à doter ces fondations. Les rois donnèrent à l’égliſe, tout ce qu’ils avoient ravi au peuple ; ſe dépouillèrent juſqu’à ne ſe réſerver ni de quoi payer les ſervices militaires, ni de quoi ſoutenir les autres charges du gouvernement. Cette impuiſſance n’étoit jamais ſoulagée par ceux qui l’avoient causée. Le maintien de la ſociété ne les touchoit point. Contribuer aux impôts avec les biens de l’égliſe, c’étoit un ſacrilège, une proſtitution des choſes ſaintes à des uſages profanes. Ainſi parloient les clercs ; ainſi le croyoient les laïcs. La poſſeſſion du tiers des fiefs du royaume ; les offrandes volontaires d’un peuple aveuglé, le prix auquel étoient taxées toutes les fonctions ſacerdotales, ne raſſaſioient pas l’avidité toujours active d’un clergé ſavant dans ſes intérêts. Il trouva dans l’ancien-teſtament