Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/406

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cation de ſes denrées, & par les dépenſes du gouvernement. Indépendamment de ce que la Grande-Bretagne a dépensé pour ſes troupes, ſon adminiſtration civile lui coûte annuellement 625 000 liv. ; tandis qu’elle ne retire que 225 000 liv. des impoſitions, dont en 1765, 1772 & 1773 elle a chargé les vins, les eaux-de-vie, le auſſi, les melaſſes, les verres & les couleurs.

L’étendue du Canada, la fertilité de ſon ſol, la ſalubrité de ſon climat ſembleroient l’appeler à de grandes proſpérités : mais de puiſſans obſtacles s’y oppoſent. Cette région n’a qu’un fleuve pour ſes exportations, pour ſes importations, encore les glaces en interdiſent-elles l’approche pendant ſix mois ; encore des brumes épaiſſes en rendent-elles la route lente & difficile le reſte de l’année. Il arrivera de-là que les autres colonies ſeptentrionales qui ont les mêmes productions que cette province, & qui n’ont pas de pareils obſtacles à ſurmonter, auront toujours un avantage décidé ſur elle, pour les grandes pêcheries des mers voiſines, pour la navigation aux Indes Occidentales & en Europe. En ce point, l’ifle de Saint-Jean eſt plus heureuſe.