Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/412

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événement n’eut aucune ſuite. Au retour de ce grand navigateur, l’Angleterre étoit trop occupée de ſes démêlés avec l’Écoſſe, pour penſer sérieuſement à des intérêts ſi éloignés.

Trente ans après, Henri VIII envoya deux vaiſſeaux pour étudier l’iſle qu’on n’avoit fait d’abord qu’apercevoir. L’un des bâtimens périt ſur ces côtes ſauvages, & l’autre regagna l’Europe ſans avoir acquis de lumières.

Un nouveau voyage, entrepris en 1536, fut plus utile. Les aventuriers qui l’avoient tenté, avec le ſecours du gouvernement, apprirent à leur patrie qu’on pourroit pêcher à Terre-Neuve une grande abondance de morue. Cette inſtruction ne fut pas tout-à-fait perdue. Bientôt après, de petits bâtimens partis d’Angleterre au printemps, y revenoient dans l’automne avec des cargaiſons entières de poiſſon séché ou ſalé.

Dans les premiers tems, le terrein néceſſaire pour préparer la morue, appartenoit au premier qui s’en emparoit. Cet uſage étoit une ſemence de diſcordes. Le chevalier Hampshrée, qu’Éliſabeth envoya, en 1582, dans ces parages avec cinq navires, fut auto-