Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/435

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qui osèrent aller dans l’eſpace conteſté eſſuyèrent la honte & le dommage de voir leurs bateaux confiſqués. Tel étoit l’état des choſes, lorſque les hoſtilités ont recommencé entre les deux nations. Il faut eſpérer, qu’à la paix prochaine, la cour de Verſailles obtiendra le redreſſement de ce premier grief.

Elle s’occupera, ſans doute, d’un autre bien plus important encore. Ses ſujets, par les traités d’Utrecht & de Paris, devoient jouir de l’eſpace qui s’étend entre les caps Bonaviſte & Saint-Jean. Trois mille Anglois y ont formé, à diverſes époques, des établiſſemens fixes, & en ont ainſi néceſſairement écarté des navigateurs qui arrivoient tous les ans d’Europe. La France a réclamé contre ces uſurpations, & a obtenu que le miniſtère Britannique preſcriroit à ſes pêcheurs d’aller occuper ailleurs leur activité. L’ordre n’a pas été exécuté & ne pouvoit pas l’être. Alors la cour de Verſailles a demandé, pour équivalent, la liberté de la pêche, depuis la Pointe-Riche juſques vers les iſles Saint-Pierre & Miquelon. La conciliation paroiſſoit devoir réuſſir : mais les troubles ont tout dérangé ;