Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/434

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vèrent que le droit d’y pêcher depuis le cap Bonaviſte, en tournant au Nord, juſqu’à la Pointe-Riche. Mais cette dernière ligne de démarcation ne ſe trouvoit dans aucune des cartes qui avoient précédé le traité. Le géographe Anglois Herman Moll fut le premier qui en parla en 1715, & il la plaça au cap Raye.

On étoit aſſez généralement perſuadé qu’il en devoit être ainſi, lorſqu’en 1764, le miniſtère Britannique, ſur la foi d’une lettre de Prior qui avoit manié l’affaire des limites, & d’une requête préſentée au parlement en 1716, par les pêcheurs Anglois, prétendit que c’étoit par les cinquante degrés trente minutes de latitude qu’il falloit établir la Pointe-Riche. Le conſeil de Louis XV déféra ſur-le-champ à des autorités qu’il auroit pu conteſter : mais ayant découvert lui-même dans ſes archives une carte manuſcrite qui avoit ſervi à la négociation, & qui plaçoit la Pointe-Riche par les quarante-neuf degrés de latitude, ſur le bord & au nord de la baie des Trois-Iſles, il demanda pour ſes titres la même déférence qu’il avoit eue pour ceux qu’on lui avoit préſentés. C’étoit le cri de la raiſon & de la juſtice. Cependant les François

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