Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/483

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sédition, ordonne aux médecins de s’aſſembler. Par conviction, par foibleſſe ou par politique, ils déclarent l’inoculation dangereuſe. Un bill la défend ; & ce bill eſt reçu avec un applaudiſſement dont il n’y avoit point d’exemple.

Vous ſentez vos cheveux s’agiter ſur votre front. Vous frémiſſez d’horreur ; & vous avez oublié les obſtacles que cette pratique ſalutaire a trouvés parmi vous ; & vous ne penſez pas que vous auriez commis les mêmes atrocités il y a deux cens ans. Avouez donc enfin les ſervices importans que vous a rendus le progrès des lumières. Ayez pour leurs promoteurs le reſpect & la reconnoiſſance que vous devez à des hommes utiles qui vous ont garantis de tant de crimes que vous euſſiez commis par ignorance & par ſuperſtition.

Peu d’années après, s’ouvre une nouvelle ſcène encore plus atroce. Depuis long-tems on accordoit dans ces provinces une odieuſe prime à ceux des colons qui donnoient la mort à quelque Indien. Cette récompenſe fut portée en 1724 à 2 250 liv. John Lovewel, encouragé par un prix ſi conſidérable, forme