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À sa Mère,


Riohacha, 19 février 1856.
Très bonne mère,

Je t’en supplie, ne te décourage pas de m’écrire, ne me fais pas trop longtemps attendre tes paroles d’affection maternelle qui me font tant de bien. Je crois que tes lettres m’arrivent régulièrement depuis que je suis connu à la poste, et, d’ailleurs, quand elles mettraient plusieurs mois à faire la navette entre Sainte-Marthe et Bogota, je ne les en recevrai pas moins. En tout cas, tu peux te dispenser d’écrire par l’entremise de M. Lagrange, car les communications entre la Guayra et Riohacha sont absolument nulles. C’est tout au plus si je pourrais espérer recevoir de tes nouvelles tous les ans ou tous les dix-huit mois. La Guayra est virtuellement aux antipodes.

Tu redoutes pour moi le séjour de la Sierra Nevada et tu me fais à cet égard quelques observations. Peut-