Page:Reclus - France, Algérie et colonies, 1886.djvu/372

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
369
FRANCE.

L’Arc (85 kilomètres) commet les mêmes excès : il a peu d’eau ou trop d’eau. Près de ses sources Marius détruisit les Teutons dans une bataille si riche en cadavres qu’on nomma le lieu Champs Putrides (Campi Putridi), aujourd’hui Pourrières ; plus tard, à 2 kilomètres de sa rive droite, les Romains élevèrent Aquæ Sextiæ, Aix, qui fut longtemps une reine de la Gaule. L’Arc, très faible en été, verse peu de fraîcheur à ses campagnes, mais le canal du Verdon leur porte maintenant la vie et la verdure. Il baigne les piles du merveilleux aqueduc de Roquefavour.

Étang de Berre.

C’est un fortuné littoral celui qui va de l’étang de Caronte à la borne de l’Italie : la mer y entre dans les terres par des anses, des calanques, de gracieux golfes abrités du nord, et la terre dans la mer par des promontoires qu’on dirait détachés de la Sicile, ou de la claire Ionie. Là le plus clair soleil de France attiédit l’air, l’oranger