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FRANCE.

embrassent, il ne se dresse pas un seul dôme de 1 000 mètres : le Haut-Folin, entre Autun et Château-Chinon, n’a que 902 mètres ; le Prénelay, aux sources de l’Yonne, en a 850 ; le Beuvray, 810. Ce dernier, sur son plateau terminal, porte des ruines confuses, des bosses de terre, des levées, des apparences de rues et de maisons où l’on a trouvé l’antique Bibracte, cette illustre cité gauloise que les archéologues cherchaient à Autun. L’Yonne, la Cure, l’Arroux, sont les principales rivières morvandelles : grandes en hiver, grandes aux neiges fondantes, grandes après les orages, elles diminuent beaucoup pendant les sécheresses. Ainsi se comportent, par tout pays, les courants descendus des terres fortes, des structures compactes.

Les monts du Charolais se continuent par la Côte d’or, chaîne de taille médiocre, mais non sans quelques beautés, car elle a des forêts, des gorges coupées dans le calcaire, des sources lucides, et avant tout des vins généreux, honneur de la Bourgogne. La Seine en descend, la Saône y grandit. Le chaînon qui s’appelle plus spécialement Côte d’Or s’élève au sud-ouest de Dijon ; il commande la rive droite de l’Ouche. Le Bois-Janson, à l’ouest de Nuits, en est le soulèvement le plus haut : il n’a pourtant que 636 mètres.

À la Côte d’Or succède le plateau de Langres, également calcaire (car il est fait de lias et d’oolithe), également déchiré, plein de bois et de fontaines qui donnent naissance, à l’Aube, à la Marne, à la Meuse. Son altitude est faible ; cependant beaucoup de gens du Nord et du Nord-Est croient de bonne foi que la froide et maussade ville forte dont il a le nom, Langres, à 473 mètres seulement au-dessus des océans, est le séjour le plus haut perché de la France. De rares coteaux y atteignent 500 mètres : tels sont le Haut-du-Sec (516 mètres), à l’est d’Auberive, au sud-ouest de Langres ; et le mont Saule (512 mètres), à la source de l’Aube.

Les monts Faucilles, craies, calcaires et trias, conti-