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GÉOGRAPHIE.

nuent le plateau de Langres vers l’est ; ils ont de vastes bois, de pures fontaines ; ils donnent à la Saône ses premiers filets d’eau. Un de leurs monts, si c’est là des monts, a 472 mètres ; il domine de 76 mètres, si c’est là dominer, la source de la molle rivière bourguignonne. Près de Xertigny, des cimes atteignent presque 600 mètres.

Au bout des Faucilles, on trouve les Vosges.




II. LES VOSGES


Les Vosges : leurs forêts, leurs lacs. Trouée de Belfort. — Avant 1870, les Vosges nous appartenaient par leurs deux versants, et de l’est à l’ouest on était frères : bien que jargonnant des patois du deutsch, les Alsaciens, les Lorrains de la Sarre, de la Nied, de la basse Moselle se sentaient et se disaient Français ; même les hommes de l’ouest, les vrais Français, étaient moins épris de la France que les hommes de l’est, les ex-Allemands.

Alors la plus haute cime de ces montagnes, le Ballon de Soultz où de Guebwiller (1 426 mètres), qui n’est plus nôtre, ne regardait que des vallons français, et c’est à l’extrême horizon qu’il voyait, par delà le Rhin, les dômes bleuâtres de la Forêt-Noire, chaîne teutonique extrêmement semblable aux Vosges.

Elles avaient chez nous 150 kilomètres de long, les trois cinquièmes des 250 000 mètres qu’il y a de leur commencement à leur fin, de Belfort au Rhin vers Mayence ; elles étaient plus ou moins plaquées sur six départements : Haut-Rhin, Bas-Rhin, Moselle, Meurthe, Vosges, Haute-Saône : tandis qu’aujourd’hui trois départements seulement, Meurthe-et-Moselle, Vosges, Haute-Saône et le