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journées de juillet

soient acquis, et, quand elles reviennent à l’attaque, il leur arrive ordinairement de se présenter sous une forme nouvelle, même d’apparence contradictoire avec celle de leur première apparition. C’est ainsi qu’après la victoire de la bourgeoisie anglaise, représentée par le Commonwealth, une autre révolution s’était accomplie, amenant d’abord la dictature guerrière de Crormvell, puis la restauration de la dynastie légitime ; mais, moins d’un demi-siècle après la décapitation de Charles Ier, la bourgeoisie, libérale et parlementaire reprenait son pouvoir avec Guillaume d’Orange.

D’après une lithographie de Decamps.

Charles X tirant au lapin.

La révolution dite de « juillet », qui avait symbolisé en France l’avènement de la classe moyenne, instruite, entreprenante et déjà riche, se propagea dans le monde européen par un grand ébranlement et même, sur les points d’équilibre instable, par de violentes convulsions. Dans le voisinage immédiat de la France, le petit royaume des Pays-Bas, qui se composait de deux moitiés mal assorties par leur histoire antérieure, rompit brusquement la communauté du ménage politique auquel il avait été condamné. Les populations du sud avaient été certainement lésées pendant les quinze années d’union officielle. Les Wallons de langue française subissaient avec impatience l’obligation de se soumettre administrativement à l’usage d’un idiome qui leur semblait moins civilisé que le parler maternel ; ils se plaignaient aussi de l’inégalité des impôts,