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partage de l’afrique

dus se combinent pour faire naître de nouvelles demandes, notamment celle de l’eau-de-vie ou d’un poison quelconque baptisé de ce nom : chez les nègres que l’on pousse à la folie, la monnaie, jadis inconnue, n’a pris d’utilité que pour l’achat du genièvre ou du trois-six[1]. Voilà, dans les pays occupés du Continent noir, ce que l’on dit être le commencement de la civilisation, l’étape qui succède à celle de l’esclavage. Admettons qu’il y a progrès, puisque l’acheteur nègre est maintenant étiqueté homme libre.

Cl. L. Cuisinier.

gué à travers le niger, près de bafélé

Les origines des annexions coloniales modernes de l’Afrique remontent aux âges des explorations maritimes génoises et portugaises, lorsque les navigateurs du treizième et du quatorzième siècle découvrirent l’ile de Lagname, appelée plus tard Madeira, et la terre de Lancelot, dite maintenant Lanzerote, dans les Canaries. Des îles, les explorateurs passèrent bientôt au littoral ; depuis cette époque, des représentants de l’Europe, commerçants et missionnaires, résident en Afrique et le mélange des sangs se fait aussi bien que celui des idées. C’est encore en

  1. A. d’Almada Negreiros, Congrès Colonial international de Paris, 1900.