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nationalités grecque et italienne

des exacteurs osmanli, leurs amis de l’Europe occidentale, les « philhellènes », croyaient assister à une résurrection des Miltiade et des Périclès ; la Grèce antique surgissait de son tombeau avec les Botzaris et les Capo d’Istria. L’opposition des races et des langues entre Grecs européens et Turcs de provenance asiatique, de même que le contraste des religions entre chrétiens et musulmans, entre la croix et le croissant, aidait encore à fortifier dans les esprits l’idée chimérique de l’existence de nationalités réelles constituant des êtres collectifs ; la question de l’origine vraie des Grecs modernes, Chkipetar ou Slaves, n’était posée que pour un petit nombre d’érudits.

N° 480. Italia Irredenta.

Les parties hachurées sont habitées par des Italiens non rattachés à la mère-patrie, ou par des Ladins de langue romane (autour de Cles, de Cavalese et de Cortina). Il y a, près de Trente, un îlot germanique ainsi que deux autres en Italie, à l’est du lac de Garde. Les populations slaves pénètrent le long de la vallée de la Save jusqu’aux environs d’Udine.

Après l’expérience de la Grèce et la solution boiteuse que lui donnèrent les grandes puissances européennes, vint la formation de l’Ita-